Pour un dialogue entre science politique et science studies

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2007

In Revue française de science politique, Vol . 58, n°4, pp. 657-678, 2008

Abstract

Bien que les choses aient profondément changé depuis le portrait croisé du professeur d’Université allemand et du fonctionnaire d’État donné par Max Weber, on s’en sert encore souvent pour résumer les rapports entre la science et la politique. Pourtant, en un siècle, bien d’autres acteurs se sont introduits sur la scène, brouillant chaque jour davantage la répartition des rôles entre le « savant » et le « politique ». Que faire des chercheurs qui diffusent leurs découvertes par conférences de presse ? Des militants écologistes qui témoignent comme experts au cours de procès contre des compagnies pétrolières ? Des avocats spécialistes des brevets qui campent dans les laboratoires ? Du conseil d’administration d’une association de malades qui décide de financer telle ou telle recherche en biologie moléculaire ? Du ministère de la recherche qui impose l’achat de cahiers de protocole normalisés ? D’un gouverneur américain qui introduit dans la constitution de son État l’obligation de soutenir les recherches sur les cellules souches ? Or, chose étonnante, malgré le pullulement de nouveaux acteurs, on ne voit toujours pas clairement par quoi remplacer une division qui semble à la fois légèrement obsolète et toujours indispensable.